Pourquoi le nom « La Konk Créative» ?

Nommer c’est déjà faire exister. Sartre disait d’ailleurs : « Que la chose soit une fois nommée et la voilà faite ». Bon, certes, ça ne fait pas tout, mais en tous cas, la nécessité de nommer ce projet s’est rapidement faite sentir.

Il est rarement aisé de trouver un nom, que ce soit pour une organisation, une marque, un produit… Même si l’appellation arrive après la définition du concept, elle permet de faciliter la communication autour du projet dès son émergence.

Comme beaucoup, j’ai passé de très longs mois à me demander comment baptiser ce tiers-lieu orienté sur les loisirs créatifs. Je voulais à la fois qu’il fasse référence à Concarneau, qu’il évoque la créativité et qu’il rappelle la nature, pour faire écho à la dimension environnementale du projet. Dans cet article, je vous explique pourquoi La Konk Créative est le nom qui a du sens et traduit bien les valeurs de ce projet.

Ramène ta Konk

Si vous vous demandez pourquoi je développe ce projet à Concarneau, je vous invite à lire d’abord cet article en cliquant ici.

Il se trouve que Concarneau en Breton se dit Konk Kerne, que l’on traduit par Anse de Cornouaille. Je ne vais pas rentrer dans plus de détails sur l’étymologie car j’ai cru comprendre que l’orthographe de Konk Kerne fait encore aujourd’hui débat et divise les historiens. Toujours est-il que d’après le blog Vous voyez le topo, Konk est issu du latin concha, désignant une coquille ou un coquillage, ce qui a donné en français conque. On en tire le sens toponymique de baie, petit golfe. Le terme conque qualifiait également des ports dont l’anse abritée était une garantie de protection pour les navires. Le terme Konk se retrouve ainsi dans Le Conquet (la commune la plus à l’ouest de France continentale !) qui se nomme en breton Konk Leon, soit la baie du Léon.

Bref, tout ça pour vous dire que le rapprochement entre « Konk » et « conque » n’est pas que phonétique !

Conques en stock

Qui n’a jamais, enfant, ramassé de coquillage sur la plage ?

Sur la plage abandonnée…

J’ai remarqué que plusieurs de mes amies – qui se trouvent être par ailleurs créatives ! – conservent chez elles des collections entières de coquillages, souvent joliment intégrées à leur décoration intérieure. Coïncidence ? Je ne crois pas.

La collection de coquillages de mon amie Flore, architecte d’intérieur.

Personnellement, je continue d’être fascinée et de ramasser ces mystérieux trésors marins ramenés par les marées successives.

Symboli(con)que

Ornée de stries et de spires, parfois colorée, la surface de la conque reflète ses différentes phases de croissance. A l’intérieur, une spirale nacrée nous fait penser à un labyrinthe. Comment ne pas y voir l’idée de progression, d’un cheminement spirituel, voire d’un voyage initiatique ? On ne sait pas trop ce que l’on va y trouver mais il faut oser s’y aventurer.

Par ailleurs, la coquille est un exosquelette protégeant un mollusque, une créature vulnérable qui y a élu domicile. La suggestion de cet être marin « sensible » évoque également la vie cachée de notre monde intérieur, cet inconscient qui refait parfois surface dans nos créations sans crier gare…

Le tatouage de mon amie d’enfance Aurélie.

Cependant, le coquillage est également fragile, cassable ; la matière qui l’enveloppe ne constitue pas une carapace défensive. Selon le point de vue, on peut y voir l’idée de « sortir de », ou de « rentrer dans » sa coquille. Un aller-retour entre la sphère privée et le monde extérieur, une exposition au monde progressive, ou, à l’inverse, un retrait, la recherche d’intimité, d’un refuge. Il y a là l’idée de sécurité et cette notion est à mon sens très importante car elle est une condition sine qua non à l’expression de la créativité. Vous voyez où je veux en venir ? A travers ce projet, il s’agit bien d’aménager un espace chaleureux et bienveillant, où l’on se sent bien, en confiance, pour que la créativité puisse jaillir et s’épanouir pleinement.

Si on veut aller plus loin, Selon Mélissa Alvarez, auteure de « A la rencontre de votre animal énergétique » :

« Les spirales à l’intérieur du coquillage évoquent la capacité à aller plus profondément en soi-même, à se connecter à son intériorité. Il y a aussi l’idée de partager ses expériences avec les autres afin de leur permettre de faire la même introspection pour eux-mêmes. »

La conque invite ainsi à un certain éveil, à répondre à l’appel de la nature, à accueillir ses émotions profondes. Mélissa indique également que ce coquillage est lié à l’empathie et l’inspiration. Et l’inspiration n’est-elle pas à l’origine de la créativité ? CQFD.

Diversi’Konk

Autre caractéristique qui me plaît bien, c’est l’incroyable diversité des conques : tailles, formes, couleurs… Cet étonnant éventail a toujours suscité la curiosité à travers les âges.

Il y a 80 000 ans, un Néandertalien se serait déjà émerveillé devant des coquillages, dont il constitua la première collection connue, en témoignent les vestiges trouvés lors d’une fouille archéologique en Bourgogne.

Au Paléolithique, on en a ensuite fait des parures, des monnaies d’échange (comme les fameux cauris), des emblèmes à valeur religieuse, des décorations…

Le cauri ou porcelaine-monnaie (Monetaria moneta ou Cypraea moneta) est une variété de coquillages qui a longtemps servi de monnaie d’échange et est aujourd’hui très prisée en décoration ou pour faire des bijoux fantaisie.

A la Renaissance, les coquillages occupent une bonne place dans les cabinets de curiosité. Avec l’art des jardins, le coquillage est utilisé comme ornementation, notamment dans les rocailles.

La conque est aussi présente dans toutes les cultures autour du monde. Pour de nombreux peuples d’Asie et d’Océanie, elle servait d’instrument de musique ou de corne pour alerter sa communauté en cas de danger ou pour appeler à se rassembler. Dans l’Inde antique, l’appel à la prière matinale se faisait notamment avec une conque de cérémonie jouée par paire. Elle pouvait aussi servir de sonnerie pour appeler à la fête, au repas ou… au travail !

En somme, pourquoi ne pas sonner un appel à se rassembler pour créer ensemble avec La Konk Créative ?!

Pour conclure, je dirais que – pour moi en tout cas ! – l’image de la conque fait sens. J’espère que cela fera également sens pour la communauté que je désire rassembler et en particulier auprès de mon(ma)(mes) futur(e)s associé(e)s. A bon entendeur ! 😉

3 réflexions sur “Pourquoi le nom « La Konk Créative» ?

  1. Claire dit :

    Sacré article ! Effectivement le nom ne pouvait pas être autre, il est très représentatif à tout point de vue. Vivement la croncrétisation de ton projet !

  2. Isabelle abline dit :

    Bonjour je te recommande le musée du coquillage des Sables d’Olonne, il n’y a pas mieux pour en prendre plein les yeux… J’adore le xenophore ou coquillage qu’on appelle le collectionneur car il agglomère ce qu’il trouve sur son passage à sa coquille. Et puis le coquillage ne cesse de faire grandir sa coquille avec lui alors Longue vie à la Konk

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